En croisant un taureau Angus avec des vaches Limousines, elle obtient un résultat étonnant

Un croisement surprenant entre taureaux Angus et vaches limousines : des caractéristiques inédites et des performances améliorées.

En 2014, Marie Bils a pris une décision audacieuse pour son exploitation. Elle a introduit cinq génisses Red Angus en provenance d’Allemagne. Ce choix n’était pas anodin. Marie voulait que les couleurs des Angus s’harmonisent avec celles des Limousines déjà présentes sur sa ferme. Son frère, grand amateur de viande, l’a poussée à intégrer des Angus. Elle a donc pensé qu’en faire venir plusieurs était une excellente idée.

Quatre ans plus tard, Marie a élargi son cheptel avec l’achat de cinq Black Angus supplémentaires. Ainsi, le troupeau a atteint un total de 40 animaux. Pour enrichir la diversité génétique, elle a également acquis deux taureaux Angus : un Red d’Irlande et un Black nommé Perroquet. Marie croise ces deux couleurs pour éviter la consanguinité. Bien qu’elle ne soit pas particulièrement fan de cette méthode, elle comprend son importance.

Les avantages du croisement

Marie a une préférence marquée pour les Red Angus, qu’elle considère plus adaptés à la production de viande. De plus, les Angus croissent plus rapidement que les Limousines. Toutefois, ils produisent moins de viande, ce qui nécessite une gestion attentive. « Il faut faire attention, ce sont des bêtes qui prennent vite en graisse », souligne Marie.

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Pour optimiser les naissances, Marie croise ses génisses Limousines avec ses taureaux Angus. Cette stratégie facilite les vêlages et préserve ses génisses. Les résultats sont probants : « J’obtiens des veaux d’une trentaine de kilos. J’abîme moins mes génisses et elles reprennent plus vite ».

Les femelles croisées sont vendues directement, tandis que les mâles partent à l’engraissage. Les mâles Angus purs attirent également l’attention des acheteurs pour la reproduction. « Je n’ai pas de mal à les vendre », dit-elle. Cette tendance s’annonce prometteuse, car de plus en plus d’éleveurs laitiers choisissent l’Angus.

La valorisation de l’Angus

Marie surveille attentivement l’évolution du Herd Book Angus en France. Ce registre améliore la traçabilité et la gestion des pesées. Son objectif est clair : valoriser son travail et rentabiliser l’intégration des Angus dans son cheptel. L’Angus a un goût persillé très apprécié des consommateurs, ce qui favorise la vente directe. « Je passe environ une Angus pure par trimestre au magasin, et certains clients viennent spécialement pour l’Angus », informe Marie.

Marie vend ses produits directement à son exploitation, deux jours par semaine. Elle alimente également une épicerie parisienne ainsi qu’un traiteur en Essonne grâce à Chronofresh. Avec l’aide d’un distributeur local, elle parvient maintenant à écouler les invendus. Cette approche commerciale affûtée a porté ses fruits. En 2020, l’éleveuse a vendu 38 vaches et 29 veaux en vente directe, toutes races confondues. Ce modèle diversifié s’avère rentable et s’adapte à la demande croissante.

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L’intégration de ce taureau dans l’élevage de Marie Bils représente une stratégie innovante au sein d’un secteur souvent conservateur. En répondant aux attentes des consommateurs, tout en optimisant la production, Marie donne ainsi un coup de frais à son exploitation. Grâce à sa vision, elle transforme son élevage et lui offre un bel avenir.