Si vous avez récemment navigué sur Twitter, vous avez probablement remarqué une multitude de discussions autour des photos du pape récemment décédé. Pourquoi tant de personnes s’interrogent-elles sur cette pratique ? Est-ce une mise en scène ou un véritable hommage ? En réalité, il s’agit d’une tradition catholique très ancrée, mais pour la génération Z, cela ressemble davantage à une « horreur corporelle » qu’à une véritable cérémonie de commémoration.
Le dernier adieu au pape et le rite de la mort au XXIe siècle
Le pape François est décédé le 21 avril 2025. Selon les traditions catholiques, son corps a été exposé à la basilique Saint-Pierre, permettant aux fidèles de lui faire des adieux. Le cercueil ouvert crée un moment solennel, mais face à la vision moderne de la mort, beaucoup ressentent une profonde dissonance.
François, fidèle à sa simplicité, avait exprimé le souhait de réduire le faste des cérémonies. Il avait demandé un cercueil en bois simple, et souhaité qu’il soit appelé « évêque de Rome » plutôt que « pontife romain ». Son dernier message était clair : la force de l’humanité ne réside pas dans le luxe, mais dans l’authenticité.
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Toutefois, pour beaucoup de jeunes aujourd’hui, la mort se présente souvent à travers le prisme des filtres, des jeux vidéo et des récits fictifs. Ils découvrent soudain un vrai corps, exposé dans toute sa réalité, sans effets spéciaux ni bande sonore dramatique. Cela choque, et c’est compréhensible. Pour certains, cette exposition représente un manque de respect, tandis que d’autres y voient une opportunité de participer à un moment historique.
La diversité des adieux à travers le monde
Même si la présentation du corps du pape peut sembler inacceptable pour certains, il est crucial de reconnaître que chaque culture possède sa propre manière de dire adieu. À Madagascar, par exemple, la pratique du Famadihana consiste à déterrer les défunts tous les cinq ans, à les habiller de nouveaux linceuls et à danser avec eux. Une façon vibrante de célébrer la vie des disparus, n’est-ce pas?
À Bali, le festival de crémation Ngaben combine musique, nourriture et rituels pour permettre aux âmes de se réincarner. En Inde, les zoroastriens laissent leurs corps dans des tours du silence, où les vautours les dévorent, respectant ainsi la nature.

La Nouvelle-Orléans, quant à elle, célèbre la vie avec des funérailles jazz où l’on commence souvent par pleurer, avant de finir par danser. Enfin, aux États-Unis et au Royaume-Uni, les enterrements écologiques sont en plein essor. Ces cérémonies privilégient des cercueils biodégradables et minimisent l’utilisation de produits chimiques.
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Il est normal que ces différences de traitement autour de la mort dérangent la génération Z, qui a grandi dans un environnement beaucoup moins exposé au deuil. Cependant, ces contrastes offrent une opportunité précieuse d’apprentissage. Ils montrent comment la mort, un sujet universel, revêt une importance variée selon les cultures et les époques.

La récente exposition du pape nous rappelle que le deuil varie à travers le monde. Pour certains, il s’exprime par la prière et le silence ; pour d’autres, par la danse et la fête. Chaque culture trouve sa manière d’honorer ceux qui sont partis. Même si vous n’approuvez pas ces représentations, cet échange d’idées enrichit notre compréhension mutuelle et soulève des questions fondamentales : comment voulez-vous être honoré à votre tour ?