Lorsque le pape François a entendu, face à face, l’allégation d’abus de la part d’une ancienne religieuse : « J’étais catholique, une croyante très fervente, plus maintenant. »

Une ancienne religieuse raconte son expérience au pape François : quand les allégations d’abus ébranlent la confiance et la croyance.

Lucía Zegarra-Ballón, psychologue et survivante d’abus psychologiques au sein d’une congrégation religieuse, a pris la parole lors du documentaire « Amen. Francis Responds » en 2023. Dans ce film, le pape François répond aux questions de jeunes sur divers sujets controversés. Lucía, lesbienne, athée et ancienne membre d’une congrégation à Chaclacayo, a partagé son histoire avec un courage impressionnant.

Un parcours marqué par la souffrance

Lucía a rejoint la congrégation à l’âge de 16 ans, souhaitant se préparer à une vie religieuse. Cependant, cette quête de spiritualité s’est rapidement transformée en un enfer personnel. En 2015, un diagnostic médical alarmant l’a forcée à quitter cet environnement oppressant.

Elle se souvient : « J’étais en très mauvais état, avec un risque de cancer. J’ai décidé de me consacrer pleinement à ma thérapie. » Après son départ, elle a exploré diverses approches thérapeutiques, comme la thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie centrée sur le traumatisme.

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Lucía ne tient pas seulement à partager son histoire ; elle veut également dénoncer les injustices subies par des victimes comme elle. Dans le documentaire, elle déclare : « Aucun membre de la congrégation ne s’est présenté pour s’excuser. Au contraire, ils m’ont blâmée. » Cette absence de soutien n’est pas rare, malheureusement. Les victimes sont souvent confrontées à une double peine : la souffrance des abus et le rejet de leur communauté.

Pape François : un message d’espoir et de changement

Au cours de son entretien avec le pape François, Lucía a exprimé son désillusion face à l’Église. En lui disant : « J’étais une catholique très fervente ; je ne suis plus catholique », elle a frappé là où cela fait mal. Cette rencontre représente non seulement un tournant pour elle, mais aussi un appel à l’action pour l’Église. Elle questionne le rôle de l’Église dans la colonisation de l’Amérique latine et la représentation de Jésus et Marie comme des figures blanches.

Lucía souligne que des promesses de changement doivent s’accompagner d’actions concrètes, sous peine de devenir de simples discours. « Si l’Église maintient une position violente et conservatrice, le chemin vers une véritable inclusion restera long », avertit-elle.

En effet, la lutte pour les droits des victimes est une bataille qui nécessite une prise de conscience collective. Lucía attire l’attention sur les mécanismes de victimisation et la stigmatisation qui entourent les plaintes d’abus. Elle remarque que « les discours amicaux et inclusifs n’ont aucun sens s’ils ne sont pas traduits en actions concrètes. »

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Capture Facebook

Le témoignage de Lucía Zegarra-Ballón résonne comme un cri de ralliement pour les victimes d’abus au sein des institutions religieuses. Son parcours, bien qu’empreint de douleur, est aussi un message d’espoir pour tous ceux qui souffrent en silence. Il est urgent que les voix des victimes soient entendues, non seulement pour honorer leur souffrance, mais aussi pour bâtir un avenir meilleur, exempt d’abus et de discrimination.

Ainsi, le travail de Lucía et d’autres victimes contribue à une réflexion nécessaire et urgente sur le rôle des institutions et de la société dans la protection et le respect des droits humains.