André Lajoinie, ancien candidat du Parti communiste français (PCF) à l’élection présidentielle, s’est éteint à 94 ans. Le mardi, Fabien Roussel, secrétaire général du PCF, a relayé la triste nouvelle. Lajoinie était proche de Georges Marchais et a marqué l’histoire du parti. Il a connu les dernières heures de gloire du PCF ainsi que son déclin progressif.
Décès d’André Lajoinie, agriculteur corrézien devenu candidat communiste à l’Élysée
Un parcours politique singulier
André Lajoinie est né le 26 décembre 1929 dans le village de Chasteaux en Corrèze. Issu d’une famille d’agriculteurs, il n’était pas destiné à la politique. Cependant, son père, radical-socialiste, et un cousin, cheminot communiste, l’ont influencé. À 19 ans, il adhère aux Jeunesses communistes puis au PCF. Cela marque le début d’une carrière imprévisible.
Son engagement dans la politique s’accompagne d’une spécialisation sur les questions agricoles. En 1958, lors d’une manifestation contre l’Algérie française, il subit de graves blessures à la tête, ce qui l’oblige à une convalescence en Tchécoslovaquie. Cette expérience renforce son engagement. Au début des années 1960, il déménage à Paris pour intégrer le comité central du PCF.
Lajoinie gravit rapidement les échelons. En 1972, il accède au comité central, puis au bureau politique en 1976. Au cours de ces années, il suit la ligne orthodoxe de son parti, importante à l’époque du mouvement communiste international. Il se fait également connaître lors de la rupture de l’union de la gauche. En 1979, il annonce dans « L’Humanité » que le PCF abandonne le programme commun signé avec le Parti socialiste.
Une candidature présidentielle marquante
Le clou de sa carrière survient en 1988 lorsqu’il est désigné candidat du PCF à l’élection présidentielle. Georges Marchais lui confie cette tâche délicate. À cette époque, le PCF est en déclin. Malgré ses efforts, Lajoinie ne recueille que 6,76 % des voix, un score très décevant par rapport à celui de Marchais en 1981.
Cette campagne présidentielle reste néanmoins un moment marquant dans sa vie politique. Il se remémore les débats qui ont animé cette période, notamment une émission sur la première chaîne. Dans cette même décennie, son image se diversifie. Le « Bébête Show » le présente sous la forme d’une marionnette, ce qui le rend accessible au grand public.
Après sa carrière politique, André Lajoinie se retire à Vichy, dans l’Allier. Il cesse de fréquenter le monde politique, vivant une retraite tranquille, passionné par l’histoire. En 2002, il résume humblement son parcours par ces mots : « Les événements, les électeurs, les collègues m’ont gâté. J’ai fait une carrière heureuse. »
André Lajoinie laisse derrière lui un héritage fort au sein du PCF. Son engagement et sa personnalité ont marqué plusieurs générations de militants. Sa voix s’éteint, mais son influence demeure. Il fait partie de ces figures qui, par leur passion et leur dévouement, ont façonné l’histoire du parti communiste français.